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Aux premières lignes de la crise des opioïdes, la D^re Talia Varley est consciente de l’impact que peuvent avoir les enjeux sociaux et de santé comme la précarité du logement, l’insécurité alimentaire et les troubles de santé mentale sur les problèmes de toxicomanie.

« Nous sommes témoins des multiples facettes de cette question », explique-t-elle. « Les jeunes initiés aux drogues de rues et les personnes qui après s’être fracturé un os se sont fait prescrire des opioïdes ont souvent vu leur vie basculer. Il s’agit de situations imprévues à la suite desquelles des patients ont développé une dépendance. »

Avant d’entreprendre une maîtrise en santé publique à l’Université Harvard, la D^re Varley a obtenu un doctorat en médecine et un certificat du College of Family Physicians de l’Université McMaster. Au cours de sa résidence en médecine, elle a constaté la diversité de travail qu’offre la médecine familiale, notamment la possibilité d’approfondir ses relations avec les patients. Après avoir obtenu une bourse de recherche en douleur chronique, elle a entrepris une spécialisation en toxicomanie.

« J’ai commencé à prodiguer des soins plus approfondis, ce qui a permis à mes patients aux prises avec un problème de consommation d’opioïde de s’en sortir », précise-t-elle. « C’est vraiment inspirant de les voir commencer leur traitement et devenir de plus en plus stables au fil de leur cheminement. En clinique, l’accès aux bons médicaments et la mise en place de mesures d’encadrement adaptées peuvent faire toute une différence. »

La D^re Varley fait face à un enjeu important avec le nombre de patients qui font une rechute malgré le plan de traitement établi pour les soutenir. « Parfois, on apprend que certains sont décédés à la suite d’une surdose. Le fait d’exercer en toxicomanie s’accompagne souvent d’un fardeau cognitif et émotionnel, ce qui est naturel dans ce contexte. »

La surcharge émotionnelle et cognitive peut accroître le nombre de cas d’épuisement professionnel au sein des travailleurs de la santé. Ce constat est soutenu par des données qui font état d’une fatigue considérable à l’échelle du secteur.

« Nous sommes actuellement dans une situation où les cas d’épuisement professionnel ne cessent d’augmenter, ce qui a pour effet de tester les limites du système », précise-t-elle. « Cette augmentation prend la forme d’un départ hâtif à la retraite et d’une diminution du nombre de personnes occupant des postes exigeants dans le secteur de la santé, ce qui cause une pénurie de personnel. »

La priorisation d’un équilibre au niveau de la charge de travail et la mise en place de mesures permettant de résoudre la pénurie de personnel médical et de réorganiser les opérations constituent les premières étapes pour assurer le bien-être des médecins. La D^re Varley croit que la solution passe par un soutien aux besoins de chaque médecin sans ajouter à la charge de travail de ses pairs.

« Au Canada, le secteur des soins de santé est loin d’être parfait. Je peux aussi le voir du point de vue du gestionnaire d’une société médicale. Comment pouvons-nous offrir le meilleur soutien possible aux femmes en milieu de travail? En leur donnant accès à des congés pour la santé physique et mentale en plus de congés de maternité », explique-t-elle. « Il existe une multitude de facteurs pouvant permettre aux femmes médecins d’optimiser leur résilience. »

En tant que médecin responsable des services-conseils à Cleveland Clinic Canada, elle aborde la manière dont les connaissances en matière de soins de santé peuvent aider les sociétés médicales à l’échelle du pays à améliorer les conditions de leurs employés et de leurs patients.

Son travail a eu un effet sur la santé des Canadiens en aidant les entreprises à atténuer les risques liés à l’épuisement professionnel et à améliorer la santé de leurs employés en adoptant des solutions stratégiques axées sur le bien-être qui favorisent la continuité des opérations, l’exploitation des talents et la résilience.

La santé financière et le bien-être sont les deux enjeux qui ont poussé la D^re Varley à se joindre au Conseil des médecins de MD.

« La santé comporte plusieurs dimensions : mentale, physique, sociale et financière », précise-t-elle. « Le bien-être financier et la santé des médecins devraient être au cœur de la discussion. »

Elle précise que même si les médecins ne sont pas réputés pour leurs connaissances comptables et financières, la planification financière est un aspect qui doit être pris au sérieux.

« Il est essentiel pour les médecins de connaître leurs besoins en matière de planification financière, particulièrement les femmes », souligne la D^re Varley. « Il s’agit de la manière de subvenir au besoin de sa famille et de s’assurer une belle retraite. Le fait de prendre part au débat et de faire valoir l’importance de combler ce manque de connaissances et de soutien est très motivant. »